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défini à ce moment-là de la façon suivante : c’est un peu plus qu’une manifestation armée et un peu moins qu’un soulèvement armé. A notre conférence du 22 avril, la tendance de gauche a exigé le renversement immédiat du gouvernement. Le Comité central, au contraire, s’est prononcé contre le mot d’ordre de guerre civile et nous avons donné à tous nos propagandistes de province la directive de réfuter le mensonge impudent prétendant que les bolcheviks voulaient la guerre civile. Le 22 avril, j’écrivais que le mot d’ordre « A bas le Gouvernement provisoire » n’est pas juste, car, si on n’a pas derrière soi la majorité du peuple, ce mot d’ordre n’est qu’une phrase en l’air ou bien une aventure[1].

Nous ne nous sommes pas gênés, face à nos adversaires, de traiter nos gauchistes d’« aventuriers ». Les mencheviks jubilaient et parlaient de notre faillite. Mais nous disions que toute tentative de se placer un peu, si peu que ce soit, plus à gauche que le Comité central était une stupidité et que celui qui est plus à gauche que le Comité central avait déjà perdu le simple bon sens. Nous ne nous laisserons pas intimider par l’idée que l’adversaire se réjouit de nos échecs.

Notre seule stratégie, maintenant, c’est de devenir plus forts et par conséquent plus sages, plus réfléchis, plus « opportunistes » et nous devons le dire aux masses. Mais lorsque, grâce à notre sage tactique, nous aurons gagné les masses, alors nous appliquerons la tactique de l’offensive, et cela dans son sens le plus strict.

  1. Voir Œuvres, t. 24, pp. 208-209.