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naires et les mencheviks ? Leurs hésitations incessantes n’ont fait que renforcer la bourgeoisie. L’organisation de tous les partis russes à l’étranger a montré quelle est la situation aujourd’hui. Les chefs les plus intelligents de la grande bourgeoisie russe se sont dit : « Nous ne pouvons vaincre immédiatement en Russie. Aussi notre mot d’ordre doit-il être : « Les Soviets sans les bolcheviks. » Milioukov, leader des cadets, défendait le pouvoir des Soviets contre les socialistes-révolutionnaires. Cela semble bizarre. Mais telle est la dialectique pratique que nous étudions de façon originale au cours de notre révolution, à travers notre lutte pratique et celle de nos adversaires. Les cadets défendent les « Soviets sans les bolcheviks », parce qu’ils comprennent fort bien la situation et qu’ils espèrent faire mordre à cet hameçon une partie de la population. Voilà ce que disent les cadets intelligents. Certes, tous les cadets ne sont pas intelligents, mais certains le sont et ont puisé une certaine expérience dans la Révolution française. A présent le mot d’ordre est : lutter contre les bolcheviks à tout prix, coûte que coûte. Toute la bourgeoisie aide maintenant les mencheviks et les socialistes-révolutionnaires. Ils forment aujourd’hui l’avant-garde de toute la réaction. Ce printemps, nous avons eu l’occasion de connaître les fruits de cette coalition contre-révolutionnaire[1].

Nous devons donc poursuivre la lutte implaca-

  1. Il s’agit de l’émeute contre-révolutionnaire de Cronstadt, en mars 1921. Voir la note de la page 139.