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l’économie bourgeoise, et même féodale… C’est ainsi qu’en 1848 toute la masse bureaucratique féodale a soutenu, de mars à septembre, les libéraux afin de tenir dans l’obéissance les masses révolutionnaires… En tout cas, pendant la crise et au lendemain de celle-ci, notre unique adversaire sera toute la réaction groupée autour de la démocratie pure ; et c’est ce que l’on ne doit, à mon avis, négliger en aucun cas. »

Nous ne pouvons pas poser les questions comme le font les théoriciens. La réaction tout entière, non seulement bourgeoise mais aussi féodale, se ralie autour de la « démocratie pure ». Les camarades allemands savent mieux que quiconque ce que signifie la « démocratie pure », puisque Kautsky et d’autres chefs de la IIe Internationale et de l’internationale II½ la défendent contre les méchants bolcheviks. Si l’on juge les socialistes-révolutionnaires et les mencheviks russes sur leurs actes et non sur leurs paroles, ils n’apparaîtront pas autrement que comme les représentants de la « démocratie pure » petite-bourgeoise. Au cours de notre révolution et aussi pendant la dernière crise, aux jours de l’émeute de Cronstadt, ils ont montré avec une pureté classique ce que signifie la démocratie pure. Une grande effervescence régnait parmi les paysans, et les ouvriers étaient eux aussi mécontents. Ils étaient fatigués, exténués. Car enfin, les forces humaines ont des limites. Ils ont souffert de la faim pendant trois ans, mais cela ne peut durer quatre ou cinq ans. Il va sans dire que la faim a des répercussions profondes sur l’activité politique. Comment ont agi les socialistes-révolution-