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dra de longues années pour relever notre industrie. Il nous faut payer notre retard, notre faiblesse, l’apprentissage que nous faisons maintenant, que nous sommes obligés de faire. Quiconque veut s’instruire doit payer. Nous devons l’expliquer à tous et à chacun ; et si nous en apportons la preuve pratique, les grandes masses ouvrières et paysannes seront d’accord avec nous, puisque leur situation va s’améliorer aussitôt, puisque nous aurons ainsi la possibilité de relever notre industrie. Qu’est-ce qui nous y oblige ? Nous ne sommés pas seuls sur terre. Nous sommes dans un système d’Etats capitalistes. D’un côté, des pays coloniaux qui ne peuvent pas encore nous aider ; de l’autre, des pays capitalistes qui sont nos ennemis. Ce qui donne un certain équilibre, très précaire il est vrai. Mais nous devons cependant tenir compte de cet état de choses. Il ne faut pas fermer les yeux sur ce fait si nous voulons exister. Ou bien vaincre immédiatement toute la bourgeoisie, ou bien payer tribut.

Loin de le dissimuler, nous reconnaissons ouvertement que les concessions dans le système du capitalisme d’Etat reviennent à payer tribut au capitalisme. Mais nous gagnons du temps, et gagner du temps c’est tout gagner, notamment à une époque d’équilibre, quand nos camarades étrangers préparent activement leur révolution. Et plus cette préparation sera poussée, plus sûre sera la victoire. Jusqu’à ce moment nous serons tenus de payer tribut.

Quelques mots sur notre politique du ravitaillement. Il est certain qu’elle a été primitive et mau-