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nouveau le capitalisme. Nous le faisons tout à fait ouvertement. C’est le capitalisme d’Etat. Mais le capitalisme d’Etat dans une société où le pouvoir appartient au capital, et le capitalisme d’Etat dans l’Etat prolétarien, sont deux notions différentes. Dans la société capitaliste, le capitalisme d’Etat est reconnu par l’Etat qui le contrôle dans l’intérêt de la bourgeoisie et contre le prolétariat. Dans l’Etat prolétarien, la même chose se fait au profit de la classe ouvrière pour lui permettre de résister à la bourgeoisie encore puissante et de lutter contre elle. Il va sans dire que nous devons accorder des concessions au capital étranger, à la bourgeoisie des autres pays. Sans la moindre dénationalisation nous remettons mines, forêts, puits de pétrole aux capitalistes étrangers pour obtenir produits industriels, machines, etc., et relever ainsi notre propre industrie.

Dans la question du capitalisme d’Etat, nous n’avons bien entendu pas été tous d’accord dès le début. Mais à cette occasion, nous avons pu constater avec une grande joie que notre paysannerie évoluait, qu’elle a parfaitement compris la portée historique de la lutte que nous soutenons a l’heure actuelle. De simples paysans des régions les plus reculées venaient nous dire : « Comment ? On a chassé nos capitalistes qui parlent russe, et maintenant des capitalistes étrangers vont venir ? » Est-ce que cela ne montre pas le progrès de nos paysans ? Inutile d’expliquer à l’ouvrier au courant des questions économiques pourquoi cela est nécessaire. Après sept ans de guerre, nous sommes tellement ruinés qu’il fau-