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qu’il puisse garder son rôle dirigeant et le pouvoir d’Etat.

Le seul moyen que nous ayons trouvé, c’est l’impôt en nature qui est l’inévitable conséquence de la lutte. Bientôt, cet impôt sera mis en vigueur pour la première fois. Cette mesure n’a pas encore été mise à l’épreuve. Nous devons passer de l’alliance militaire à l’alliance économique qui, théoriquement, ne peut avoir qu’un seul fondement, l’institution de l’impôt en nature. C’est l’unique possibilité sur le plan théorique de poser la base économique vraiment solide de la société socialiste. La fabrique socialisée fournit ses produits au paysan qui, en échange, livre son blé. C’est la seule forme possible d’existence de la société socialiste, la seule forme d’édification socialiste dans un pays où les petits paysans constituent la majorité ou, au moins, une très forte minorité. Le paysan livrera une partie de la récolte sous forme d’impôt, une autre contre les produits de la fabrique socialiste ou au moyen de l’échange des marchandises.

Nous en venons ici à la question la plus ardue. L’impôt en nature signifie, il va de soi, la liberté du commerce. Après s’être acquitté de l’impôt, le paysan est maître d’échanger librement ses excédents de blé. Cette liberté d’échange implique la liberté du capitalisme. Nous le disons ouvertement et le soulignons. Nous ne le dissimulons nullement. Les choses iraient mal pour nous si nous nous avisions de le cacher. La liberté du commerce, c’est la liberté du capitalisme, mais toutefois, sous une nouvelle forme. Cela veut dire que, jusqu’à un certain point, nous créons de