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relativement, la situation de certaines couches de la population. De quel principe devons-nous nous inspirer ? Le principe de la justice ou de la majorité ? Non. Nous devons agir dans un sens pratique. Répartir les charges de manière à sauvegarder le pouvoir du prolétariat. C’est là notre unique principe. Au début de la révolution, la classe ouvrière a été contrainte d’endurer une misère incroyable. Je constate à présent que notre politique de ravitaillement enregistre chaque année de nouveaux succès. Il est certain que la situation s’est améliorée dans son ensemble. Mais il n’est pas moins certain qu’en Russie les paysans ont plus profité de la révolution que la classe ouvrière. Aucun doute ne saurait subsister à ce sujet. Du point de vue théorique, cela montre naturellement que notre révolution a été bourgeoise dans une certaine mesure. Quand Kautsky a lancé cet argument contre nous, nous avons bien ri. Assurément, sans l’expropriation de la grande propriété foncière, sans l’expulsion des gros propriétaires terriens et sans le partage du sol, la révolution ne peut être que bourgeoise, et non socialiste. Mais nous avons été le seul parti qui ait su mener la révolution bourgeoise jusqu’au bout et faciliter la lutte pour la révolution socialiste. Le pouvoir et le système soviétiques sont des institutions de l’Etat socialiste. Nous les avons déjà établies, mais le problème des rapports économiques entre la paysannerie et le prolétariat n’est pas encore résolu. Il reste encore beaucoup à faire, et l’issue de la lutte dépendra de notre aptitude à régler cette question. Ainsi, la répartition des privations est pratiquement une des