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nous ne les aimons pas, mais ils sont tout de même mieux que les gardes blancs et l’Assemblée Constituante. » La Constituante est pour eux un gros mot. Non seulement pour les communistes conscients, mais aussi pour les paysans. La vie leur a appris qu’Assemblée Constituante et gardes blancs, c’est la même chose ; que la première entraîne inévitablement les seconds. Les mencheviks, eux aussi, mettent à profit l’alliance militaire avec la paysannerie, sans toutefois penser que cette alliance seule ne suffit pas. L’alliance militaire ne peut se maintenir sans l’alliance économique. Car enfin, nous ne vivons pas uniquement d’air pur ; notre alliance avec les paysans n’aurait pu, en aucune façon, se maintenir longtemps sans une base économique, fondement de notre victoire dans la guerre contre notre bourgeoisie allié à la bourgeoisie internationale.

La base de notre alliance économique avec la paysannerie était évidemment très simple et même rudimentaire. Nous avons remis toute la terre aux paysans, nous leur avons donné notre appui contre la grande propriété foncière. En échange, nous devions obtenir des vivres. Cette alliance était quelque chose d’absolument nouveau et ne reposait pas sur les rapports habituels entre producteurs et consommateurs. Nos paysans le comprenaient bien mieux que les hérauts de la IIe Internationale et de l’internationale II½. Us se disaient : « Ces bolcheviks sont de durs chefs, mais ils sont tout de même des nôtres. » De toute façon, nous avons ainsi jeté les fondements d’une nouvelle alliance économique. Les paysans li-