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J’ai essayé d’analyser dans mes thèses la question des rapports entre le prolétariat et la paysannerie. Pour la première fois dans l’histoire, il existe un Etat qui ne compte que ces deux classes : le prolétariat et la paysannerie. Cette dernière constitue l’immense majorité de la population. Elle est naturellement très arriérée. Sous quelle forme pratique se manifeste, dans le développement de la révolution, l’attitude du prolétariat, maître du pouvoir, envers la paysannerie ? La première forme est l’alliance, une alliance étroite. C’est une tâche très difficile, mais possible, en tout cas, sur le plan économique et politique.

Comment avons-nous abordé pratiquement ce problème ? Nous avons conclu une alliance avec a paysannerie. Voici comment nous l’entendons : le prolétariat affranchit la paysannerie du joug de l’exploitation, de la domination et de l’influence bourgeoises, l’attire à ses côtés pour triompher ensemble des exploiteurs.

Les mencheviks raisonnent ainsi : la paysannerie forme la majorité, nous sommes de purs démocrates, partant, c’est la majorité qui doit décider. Mais comme la paysannerie ne peut être indépendante, cela ne signifie en réalité rien d’autre que la restauration du capitalisme. Le mot d’ordre est le même : alliance avec les paysans. Quand nous en parlons, nous visons à renforcer et à consolider le prolétariat. Nous avons essayé de réaliser cette alliance entre le prolétariat et la paysannerie, et la première étape a été l’alliance militaire. Trois années de guerre civile ont fait naître des difficultés extrêmes, mais elles