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nous ne pouvons agir de même avec les dernières classes capitalistes, les petits producteurs et les petits bourgeois qui existent dans tous les pays. Dans la plupart des Etats capitalistes, elles représentent une très forte minorité, de 30 à 45 % environ de la population. Si l’on y ajoute l’élément petit-bourgeois de la classe ouvrière, nous arriverons à plus de 50 %. On ne peut ni les exproprier ni les chasser ; ici la lutte doit être menée autrement. Ce qui fait le sens de la période qui commence actuellement en Russie, du point de vue international, si l’on considère la révolution mondiale comme un processus unique, c’est qu’au fond nous devons résoudre pratiquement le problème des rapports du prolétariat avec la dernière classe capitaliste de notre pays. Sous l’angle théorique, tous les marxistes l’ont réglé facilement et correctement. Mais la théorie et la pratique sont deux choses différentes, et résoudre ce problème pratiquement ou théoriquement n’est pas du tout la même chose. Nous savons pertinemment que nous avons commis de graves erreurs. Du point de vue international, le fait que nous nous attachions à déterminer l’attitude du prolétariat, maître du pouvoir, envers la dernière classe capitaliste, le petit producteur, la petite propriété, clé de voûte du capitalisme, marque un immense progrès. Ce problème se pose maintenant à nous de façon pratique. Je pense que nous saurons le résoudre. En tout cas, l’expérience que nous faisons sera utile aux révolutions prolétariennes futures qui sauront mieux se préparer en vue de la solution de ce problème.