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s’organisent et profitent de telle ou telle occasion, peuvent exercer une forte influence sur la classe ouvrière du point de vue de la propagande. Ce n’est pas une théorie générale, c’est une politique pratique qui montre bien ce que l’ennemi a pu apprendre. La bourgeoisie russe a essuyé ces dernières années une terrible défaite. Un vieil adage dit qu’une armée battue apprend beaucoup. L’armée réactionnaire battue a beaucoup appris, elle a fort bien appris. Elle s’instruit avec la plus grande avidité, et elle a vraiment réalisé d’importants succès. Quand nous avons pris le pouvoir d’un seul élan, la bourgeoisie russe n’était ni organisée ni développée politiquement. Je pense qu’à présent elle a atteint le niveau de développement actuel des pays occidentaux modernes. Nous devons en tenir compte, améliorer nos propres organisations et méthodes ; nous y consacrerons tous nos efforts. Il nous a été relativement facile de venir à bout de ces deux classes exploiteuses, et je pense qu’il en sera de même pour les autres révolutions.

Mais à part ces classes exploiteuses, il existe dans presque tous les pays capitalistes, sauf peut-être en Angleterre, une classe des petits producteurs et des petits agriculteurs. La question capitale de la révolution, c’est actuellement de lutter contre ces deux dernières classes. Pour nous en délivrer, il faut employer des méthodes différentes de celles de la lutte contre les grands propriétaires fonciers et les capitalistes. Ces deux classes, nous pouvions tout simplement les exproprier et les chasser : c’est ce que nous avons fait. Mais