Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/174

Cette page n’a pas encore été corrigée

Quand nous avons entrepris, à l’époque, la révolution internationale, nous n’avons pas agi avec l’idée que nous pouvions anticiper son développement, mais parce qu’un concours de circonstances nous a incités à commencer. Ou bien la révolution internationale nous viendra en aide, pensions-nous, et alors nos victoires seront absolument garanties, ou bien nous réaliserons notre modeste tâche révolutionnaire avec le sentiment que, en cas de défaite, nous aurons tout de même servi la cause de la révolution et que notre expérience profitera à d’autres révolutions. Nous comprenions fort bien que sans le soutien de la révolution internationale, la victoire de la révolution prolétarienne est impossible. Avant comme après la révolution, nous nous disions : ou bien la révolution éclatera dans les pays capitalistes plus évolués immédiatement, sinon à brève échéance, ou bien nous devons périr. Malgré cette conviction, nous avons tout mis en œuvre pour sauvegarder le système soviétique, coûte que coûte, en toutes circonstances, car nous savions que nous ne travaillions pas seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour la révolution internationale. Nous le savions ; nous avons exprimé cette conviction maintes fois avant et immédiatement après la Révolution d’Octobre, ainsi qu’à la conclusion de la paix de Brest-Litovsk. Et c’était, en somme, une position juste.

En réalité, le mouvement n’a pas suivi une voie droite comme nous l’escomptions. Dans d’autres grands pays, les plus évolués au point de vue capitaliste, la révolution n’a pas encore éclaté. Il est vrai qu’elle se développe dans le monde