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d’une façon absolue l’idée que la révolution puisse être entreprise même par un parti très petit et menée à la victoire. Mais il faut savoir par quelles méthodes attirer les masses de son côté. Il faut pour cela une préparation sérieuse de la révolution. Mais voilà des camarades qui viennent déclarer : renonçons immédiatement à exiger les « grandes » masses. Il faut engager la lutte contre ces camarades. Sans une préparation sérieuse, vous n’obtiendrez la victoire dans aucun pays. Il suffit d’un parti tout petit pour entraîner les masses. A certains moments, il n’est pas besoin de grandes organisations.

Mais pour la victoire, il faut avoir la sympathie des masses. La majorité absolue n’est pas toujours nécessaire ; mais pour vaincre, pour garder le pouvoir, il faut non seulement la majorité de la classe ouvrière (j’emploie ici l’expression « classe ouvrière » dans le sens usité en Europe occidentale, c’est-à-dire dans le sens de prolétariat industriel), mais aussi la majorité des exploités et des travailleurs ruraux. Avez-vous réfléchi à cela ? Trouvons-nous dans le discours de Terracini ne serait-ce qu’une allusion à une pensée semblable ? Il n’y est question que de la « tendance dynamique » et du. « passage de la passivité à l’action ». Aborde-t-il, fût-ce avec un seul mot, la question du ravitaillement ? Pourtant, les ouvriers ont besoin de se nourrir, bien qu’ils puissent aussi beaucoup supporter et jeûner, comme nous l’avons vu, jusqu’à un certain point, en Russie. C’est pdurquoi nous devons attirer de notre côté non seulement la majorité de la classe ouvrière, mais aussi la majorité de la population