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En effet, il n’avait été question de l’offensive que dans la presse. Cette théorie, appliquée à l’action déclenchée au mois de mars 1921 en Allemagne, était fausse, nous devons en convenir ; mais de façon générale, la théorie de l’offensive révolutionnaire n’est nullement erronée.

Si nous avons gagné en Russie, avec au surplus une telle facilité, c’est parce que nous avions préparé notre révolution pendant la guerre impérialiste. C’est la première condition. Dix millions de nos ouvriers et paysans étaient armés, et notre mot d’ordre était : paix immédiate, coûte que coûte. Nous avons gagné parce que les masses paysannes les plus larges étaient pour la révolution, contre les grands propriétaires fonciers. Les socialistes-révolutionnaires, partisans des Internationales II et II½, formaient en novembre 1917 un grand parti paysan. Ils exigeaient des mesures révolutionnaires, mais, en dignes hérauts des Internationales II et II½ » ils n’avaient pas assez de courage pour agir de façon révolutionnaire. En août et septembre 1917, nous disions : « En théorie, nous combattons les socialistes-révolutionnaires, comme précédemment, mais sur le plan pratique nous sommes prêts à adopter leur programme, parce que nous sommes les seuls à pouvoir le réaliser. » Et ce que nous disions, nous l’avons fait[1]. Après notre victoire, la paysanne-

  1. Le Décret sur la terre du 26 octobre (8 novembre) 1917 et « La loi fondamentale sur la socialisation de la terre » du 18 (31) janvier 1918 prévoyaient une répartition égalitaire de la terre ( « selon la norme de travail ou de consommation » ), revendication formulée par la paysannerie et figurant dans le programme des s.-r.