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mouvement communiste, n’apprendra jamais rien, s’il ne l’a pas encore appris en trois ans de grande révolution.

Terracini dit que nous avons triomphé en Russie bien que le parti fût très petit. Il est mécontent de ce que les thèses indiquent à propos de la Tchécoslovaquie. Il y a 27 amendements, et si l’idée me venait de les critiquer, il me faudrait, à l’instar de certains orateurs, parler pendant au moins trois heures… On a déclaré ici qu’en Tchécoslovaquie le Parti communiste compte 300 à 400 000 membres, qu’il faut attirer la majorité, créer une force invincible et continuer à attirer de nouvelles masses ouvrières. Terracini est déjà prêt à l’offensive. Il dit : s’il y a déjà 400 000 ouvriers dans le parti, pourquoi nous en faut-il davantage ? Biffons cela ! (Rires.) Il a peur du mot « masse » et veut le faire disparaître. Le camarade Terracini n’a pas compris grand-chose à la révolution russe.

En Russie, nous étions un petit parti, mais nous avions en plus avec nous la majorité des Soviets de députés ouvriers et paysans de tout le pays. (Exclamation : « C’est juste ! » ) Et vous ? Nous avions près de la moitié de l’armée qui comptait alors, au bas mot, 10 millions d’hommes. Auriez-vous la majorité de l’armée ? Indiquez-moi donc un tel pays ! Si trois autres délégations partagent l’opinion du camarade Terracini, c’est que quelque chose ne va pas dans l’Internationale ! Alors nous devons dire : « Halte-là ! Luttons énergiquement ! Sinon l’Internationale communiste est perdue. » (Animation dans la salle.)