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vous parlez de la Russie sur un ton dédaigneux. C’est incontestable, en Italie l’évolution sera toute autre. Après 15 ans de lutte contre les mencheviks et après la chute du tsarisme, nous nous sommes mis à l’œuvre avec un nombre de partisans bien inférieur. Vous avez 58 000 ouvriers de tendance communiste, contre 98 000 centristes unifiés dont la position est indéterminée. C’est une preuve, c’est un fait qui doit nécessairement convaincre tous ceux qui refusent de fermer les yeux devant le mouvement de masse des ouvriers italiens. Tout ne vient pas d’un coup. Mais cela constitue déjà la preuve que les masses ouvrières sont avec nous ; non pas les vieux chefs, ni les bureaucrates, ni les professeurs, ni les journalistes, mais la classe vraiment exploitée, l’avant-garde des exploités. Et cela montre la grave erreur que vous avez commise à Livourne. C’est un fait. Vous disposiez de 98 000 voix, mais vous avez préféré vous allier aux 14 00 réformistes contre les 58 000 communistes. Même si ces communistes n’étaient pas de vrais communistes, même s’ils étaient seulement des partisans de Bordiga (ce qui est faux, car Bordiga a très loyalement déclaré après le IIe Congrès qu’il renonçait à tout anarchisme et à tout antiparlementarisme), vous deviez vous allier à eux. Qu’avez-vous fait ? Vous avez préféré l’union avec les 14 000 réformistes et la rupture avec les 58 000 communistes, et c’est la meilleure preuve que la politique de Serrati a été un malheur pour l’Italie. Nous n’avons jamais voulu que Serrati imite en Italie la révolution russe. Ce serait stupide. Nous avons suffisamment de sagesse et de souplesse pour éviter