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à la bourgeoisie. Mais toute la position théorique, toute la propagande et toute l’agitation du groupe Turati et de ses amis constituent déjà une collaboration avec la bourgeoisie. Les nombreuses citations du discours de Gennari ne l’ont-elles pas prouvé ? Oui, c’est là le front unique que Turati a déjà préparé. C’est pourquoi je dois dire au camarade Lazzari : avec des discours comme le vôtre et comme celui qu’a tenu ici le camarade Serrati, on ne prépare pas la révolution, on la désorganise. (Exclamations : « Bravo ! » Applaudissements.)

A Livourne vous aviez une majorité considérable. Vous aviez 98 000 voix, contre 14 000 réformistes et 58 000 communistes. Pour le début d’un mouvement purement communiste dans un pays comme l’Italie, aux traditions bien connues et sans une préparation suffisante de la scission, ce chiffre est pour les communistes un grand succès.

C’est une grande victoire, une preuve palpable qui illustre le fait qu’en Italie le mouvement ouvrier se développera plus vite que le nôtre en Russie ; en effet, si vous connaissez les chiffres relatifs à notre mouvement, vous savez qu’en février 1917, après la chute du tsarisme et sous la république bourgeoise, nous étions encore en minorité par rapport aux mencheviks. C’était ainsi après 15 années de lutte acharnée et de scissions. Notre aile droite ne s’est pas développée, et ce n’était pas aussi simple que vous le pensez quand

    rupture brutale avec les social-chauvins qui soutenaient au grand jour leurs gouvernements, s’y affrontèrent avec l’aile gauche révolutionnaire des partis socialistes.