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principes révolutionnaires fondamentaux doivent s’adapter aux particularités des différents pays.

En Italie, la révolution se déroulera autrement qu’en Russie. Elle commencera d’une autre façon. Comment au juste ? Ni vous ni nous ne le savons. Les communistes italiens ne sont pas toujours suffisamment des communistes. Quand on occupait les fabriques, en Italie, un seul communiste au moins s’est-il révélé[1] ? Non, le communisme n’existait pas encore en Italie ; on peut parler d’un certain anarchisme, mais en aucune façon du communisme marxiste. Il est encore à créer, à inculquer aux masses ouvrières par l’expérience de la lutte révolutionnaire. Et le premier pas sur ce chemin, c’est une rupture définitive avec les mencheviks, qui, pendant plus de 20 ans, ont collaboré et travaillé avec le gouvernement bourgeois. Il se peut fort bien que Modigliani, que j’ai eu un peu l’occasion d’observer aux conférences de Zimmerwald et de Kienthal[2] soit un politicien assez adroit pour ne pas entrer dans un gouvernement bourgeois et rester au centre du parti socialiste où il peut être bien plus utile

  1. En septembre 1920, un grave conflit entre le syndicat des ouvriers métallurgistes et l’association des industriels d’Italie, se solda par l’occupation des usines par les métallos. Rapidement, le mouvement s’étendit à tout le pays et gagna d’autres secteurs. Mais les leaders réformistes des syndicats décidèrent de ne pas laisser le mouvement se transformer en une action révolutionnaire et de le limiter au cadre syndical. Il fut convenu d’entamer les négociations avec les industriels, en suite de quoi la lutte révolutionnaire des ouvriers italiens perdit beaucoup de sa vigueur.
  2. Il est question des conférences socialistes tenues en Suisse en 1915 et en 1916. Les centristes opposés à une