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nécessaire de l’opérer au congrès de Livourne[1]. » Mais les faits disent autre chose. Ce n’est pas la première fois que nous débattons la question du réformisme italien. L’année dernière, dans une discussion à ce sujet avec Serrati, nous lui avons demandé : « Excusez-nous, mais pourquoi la scission du parti italien ne peut-elle être opérée dès maintenant, pourquoi doit-elle être ajournée ? » Que nous a donc répondu Serrati ? Rien. Et, citant un article de Frossard qui dit qu’« il faut être souple et sage », le camarade Lazzari y voit sans doute un argument en sa faveur et contre nous. Je pense qu’il se trompe. Au contraire, c’est un excellent argument en notre faveur et contre le camarade Lazzari. Quand il sera obligé d’expliquer aux ouvriers italiens son comportement et son départ, que diront ces derniers ? S’ils reconnaissent que notre tactique est souple et sage comparée aux zigzags de la prétendue gauche communiste (cette gauche qui n’est même pas toujours simplement communiste et rappelle bien plus souvent l’anarchisme), que leur répondrez-vous ?

Que signifient tous les racontars de Serrati et de son parti, prétendant que tout ce que veulent les Russes, c’est qu’on les imite ? Nous demandons exactement l’inverse. Il ne suffit pas de connaître par cœur les résolutions communistes et d’utiliser à tout bout-de-champ des tournures

  1. En janvier 1921 eut lieu à Livourne le XVIIe Congrès du P.S.I. Les centristes majoritaires refusèrent de rompre avec les réformistes et d’adopter sans réserve les conditions d’admission à l’I.C. Les délégués de l’aile gauche quittèrent le congrès et fondèrent le Parti communiste italien.