Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/146

Cette page n’a pas encore été corrigée

muniste ne peut pas admettre un parti qui tolère dans ses rangs des opportunistes et des réformistes comme Turati.

« Pourquoi changer le nom du parti ? — demande le camarade Lazzari. — N’est-il pas pleinement satisfaisant ? » Nous ne pouvons pas partager ce point de vue. Nous connaissons l’histoire de la IIe Internationale, sa chute et sa faillite. Ne connaissons-nous pas l’histoire du parti allemand ? Ne savons-nous pas que le grand malheur du mouvement ouvrier en Allemagne est de n’avoir pas opéré la rupture dès avant la guerre ? Cela a coûté la vie à 20 000 ouvriers, livrés au gouvernement allemand par les scheidemannistes et les centristes, à cause de leur polémique et de leurs plaintes contre les communistes allemands[1].

Et n’observons-nous pas, à présent, le même tableau en Italie ? Le parti italien n’a jamais été véritablement révolutionnaire. Son grand malheur est de n’avoir pas rompu avec les mencheviks et les réformistes dès avant la guerre, d’avoir gardé ces derniers dans le parti. Le camarade Lazzari dit : « Nous admettons entièrement la nécessité d’une rupture avec les réformistes ; la seule divergence est que nous n’estimions pas

  1. En janvier 1919, une manifestation spontanée d’ouvriers berlinois se transforma en grève générale, puis en une insurrection armée proclamant le renversement du gouvernement bourgeois de Scheidemann. Les ouvriers de Berlin furent appuyés par ceux de la Rhénanie, de la Ruhr, etc. Effrayé par l’ampleur du mouvement, le C.C. du Parti social-démocrate indépendant entama des pourparlers avec le gouvernement qui en profita pour préparer et déclencher la répression féroce des ouvriers.