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devenir communiste aussi longtemps qu’il tolère dans ses rangs des hommes comme Turati.

Qu’est-ce donc ? Des faits politiques ou encore des paroles seulement ? Et quand, après le IIe Congrès de l’Internationale communiste, nous avons ouvertement déclaré au prolétariat italien : « Ne vous unissez pas aux réformistes[1], à Turati », et quand Serrati s’est mis à publier dans la presse italienne une série d’articles contre l’internationale communiste et qu’il a réuni une conférence spéciale des réformistes, ce sont des paroles ? C’était plus qu’une scission, c’était déjà la fondation d’un nouveau parti. Il fallait être aveugle pour ne pas le voir. Ce document a une importance décisive dans cette question. Tous ceux qui ont participé a la conférence de Reggio-Emilia doivent être exclus du parti : ce sont des mencheviks, non des mencheviks russes, mais des mencheviks italiens. Lazzari a dit : « Nous connaissons la psychologie du peuple italien. » Pour ma part, je n’oserais pas en dire autant du peuple russe, mais peu importe. « Les socialistes italiens comprennent bien l’esprit du peuple italien », a dit Lazzari. C’est possible, je ne discute pas. Mais le menchevisme italien, à en juger par les données concrètes et cette répugnance obstinée à l’extirper, leur est inconnu. Nous sommes obligés de dire : il faut, si affligeant que ce soit, confirmer la résolution de notre Comité exécutif. L’Internationale com-

  1. Il s’agit sans doute de la conférence de la fraction « unitaire » du P.S.I. (Serrati, Baratono, etc.) réunie les 21 et 22 novembre 1920 à Florence, qui se prononça contre la rupture avec les réformistes et pour l’adoption, avec cette réserve, de la 21e condition d’admission à l’Internationale communiste.