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un fait de grande importance pour le mouvement socialiste italien : c’est que non seulement cette tendance mais aussi le groupe opportuniste et réformiste existent depuis longtemps. Je me rappelle fort bien encore l’époque où Bernstein a commencé sa propagande opportuniste qui s’est achevée par le social-patriotisme, la trahison et la faillite de la IIe Internationale. Depuis, nous connaissons Turati, non seulement de nom, mais aussi par sa propagande au sein du parti italien et du mouvement ouvrier italien, dont il a été le désorganisateur pendant les 20 années qui se sont écoulées. Le manque de temps ne me permet pas d’étudier à fond les documents concernant le parti italien, mais je considère que l’un des plus importants est le compte rendu de la conférence de Turati et de ses amis à Reggio-Emilia[1], publié dans un journal bourgeois italien, je ne me souviens plus si c’est la Stampa ou le Carriere della Sera. Je l’ai comparé à ce qu’avait publié L’Avanti ![2]. N’est-ce point là une preuve suffisante ? Après le IIe Congrès de l’Internationale communiste, au cours du débat avec Serrati et ses amis, nous leur avons exposé ouvertement : et en termes précis quelle était selon nous la situation. Nous leur avons déclaré que le parti italien ne peut pas

  1. Il s’agit de la conférence de l’aile réformiste du Parti socialiste italien, réunie les 10 et 11 octobre 1920. Elle rejeta l’adoption inconditionnelle des 21es conditions d’admission à l’I.C., vota une résolution qui répudiait la conquête révolutionnaire du pouvoir, l’instauration de la dictature du prolétariat et du pouvoir des Soviets.
  2. Quotidien, organe central du P.S.I., paraît depuis 1896.