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pruntée aux Poslednié Novosti[1] de Paris), car c’est à eux qu’incombe la mission d’assurer le premier déplacement du pouvoir détenu par les bolcheviks. Milioukov, chef de la grande bourgeoisie, tient parfaitement compte des enseignements de toutes les révolutions, lesquelles ont montré que la démocratie petite-bourgeoise est incapable de garder le pouvoir, qu’elle n’a jamais servi qu’à masquer la dictature de la bourgeoisie, qu’elle n’a jamais été qu’un échelon conduisant au pouvoir absolu de la bourgeoisie.

La révolution prolétarienne en Russie confirme une fois de plus l’expérience de 1789-1794 et de 1848-1849 ; elle confirme les paroles de Friedrich Engels qui, dans une lettre à Bebel, écrivait le 11 décembre 1884 :

« … La démocratie pure acquerra au moment de la révolution, pour un bref délai, une importance temporaire … comme dernière ancre de salut de toute l’économie bourgeoise, et même féodale. C’est ainsi qu’en 1848 toute la masse bureaucratique féodale a soutenu, de mars à septembre, les libéraux, afin de tenir dans l’obéissance les masses révolutionnaires… En tout cas, pendant la crise et au lendemain de celle-ci, notre unique adversaire sera toute la masse réactionnaire groupée autour de la démocratie pure ; et c’est ce que l’on ne doit, à mon avis, négliger en aucun cas » (publié en russe dans le journal Kommounistitcheski Troud, 1921, n° 360 du 9 juin, 1921, article du camarade V. Adoratski :

  1. Les Dernières Nouvelles, quotidien des cadets émigrés, publié à Paris d’avril 1920 à juillet 1940.