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quement, ces formations, qui possèdent maintenant à l’étranger leurs états-majors et leurs journaux, font bloc avec toute la contre-révolution bourgeoise et la servent fidèlement.

Les chefs avisés de la grande bourgeoisie russe avec en tête Milioukov, chef du parti des « cadets » ( « constitutionnels-démocrates »[1]), ont apprécié en termes parfaitement clairs, nets et précis, le rôle de la démocratie petite-bourgeoise, c’est-à-dire des socialistes révolutionnaires et des mencheviks. A l’occasion de l’émeute de Cronstadt[2], où l’on a vu les mencheviks, les socialistes-révolutionnaires et les gardes blancs conjuguer leurs efforts, Milioukov s’est prononcé pour le mot d’ordre : « Les Soviets sans les bolcheviks ». En développant cette idée, il écrivait : « Honneur et place » aux socialistes-révolutionnaires et aux mencheviks (Pravda, n° 64, 1921, citation em-

  1. Grand parti de la bourgeoisie monarchiste libérale russe, fondé en octobre 1905. Les cadets préconisaient l’instauration d’une monarchie constitutionnelle. Après la Révolution socialiste d’Octobre, ils devinrent les ennemis jurés du pouvoir des Soviets, prirent part à toutes les actions contre-révolutionnaires, à toutes les campagnes interventionnistes. Réfugiés dans l’émigration après la défaite des gardes blancs et de l’intervention, ils continuèrent leur activité antisoviétique à l’étranger.
  2. Il s’agit de l’émeute contre-révolutionnaire que les s.-r., les mencheviks et les gardes blancs ont déclenché le 28 février 1921. N’osant pas intervenir au grand jour contre le régime soviétique, la contre-révolution lança le slogan : « Les Soviets sans les communistes », entendant ainsi écarter les communistes de la direction des Soviets, abolir le pouvoir soviétique et rétablir le régime capitaliste en Russie. Le 18 mars l’émeute fut jugulée.