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rent entre les mains du prolétariat. Au contraire, le développement du capitalisme, contrôlé et réglé par l’Etat prolétarien (c’est-à-dire du capitalisme « d’Etat » pris dans ce sens) est avantageux et indispensable (bien entendu dans une certaine mesure seulement) dans un pays de petits paysans, ruiné et arriéré à l’extrême, puisque ce développement est susceptible de hâter l’essor immédiat de l’agriculture paysanne. Cela est d’autant plus valable pour les concessions : sans procéder à aucune dénationalisation, l’Etat ouvrier cède à bail telles mines, tels secteurs forestiers, tels puits de pétrole, etc., aux capitalistes étrangers qui lui fourniront un supplément d’outillage et de machines permettant d’accélérer le rétablissement de la grande industrie soviétique.

En remettant aux concessionnaires une partie de ces précieuses ressources, l’Etat ouvrier paye sans nul doute tribut à la bourgeoisie mondiale ; sans nullement chercher à estomper ce fait, nous devons bien comprendre que nous avons avantage à verser ce tribut, puisqu’il nous permettra de rétablir plus vite notre grande industrie et d’améliorer sensiblement la situation des ouvriers et des paysans.

8. LES SUCCÈS DE NOTRE POLITIQUE DU RAVITAILLEMENT

La politique du ravitaillement pratiquée par la Russie soviétique de 1917 à 1921 a été sans nul doute très rudimentaire et imparfaite ; elle