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Au cours d’une conversation particulière, la camarade Pankhurst m’a dit : « Si nous devenons de véritables révolutionnaires et si nous entrons au Labour Party, ces Messieurs nous exclueront. » Mais ce ne serait pas mal du tout. Dans notre résolution il est dit que nous sommes partisans de l’affiliation, pour autant que le Labour Party laisse assez de liberté de critique. Nous sommes, sur ce point, conséquents jusqu’au bout. Le camarade Mac Laine a encore souligné que des conditions si originales se sont actuellement créées en Grande-Bretagne, qu’un parti politique peut, s’il le désire, rester un parti ouvrier révolutionnaire, bien qu’affilié à une organisation ouvrière de structure spéciale, groupant quatre millions de membres, organisation mi-professionnelle, mi-politique et dirigée par des chefs bourgeois. Dans ces conditions, ce serait une très grande erreur de la part des meilleurs éléments révolutionnaires que de ne pas faire tout leur possible pour rester dans ce parti. Que Messieurs Thomas et autres social-traîtres, que vous appelez ainsi, vous excluent. Cela produira un excellent effet sur les masses ouvrières anglaises.

Les camarades font ressortir que l’aristocratie ouvrière est plus forte en Grande-Bretagne que partout ailleurs. C’est bien vrai. C’est qu’elle a derrière elle non pas des décades, mais des siècles d’existence. La bourgeoisie, qui possède une bien plus grande expérience — une expérience démocratique — a su y soudoyer des ouvriers et former parmi eux une couche importante, plus forte en Grande-Bretagne que dans les autres pays, mais cependant pas tellement importante comparati-