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lions de membres et laisse assez de liberté à tous les partis politiques qui le composent. Ainsi, l’immense majorité des ouvriers anglais qui en font partie sont menés en laisse par les pires éléments bourgeois, des social-traîtres encore pires que Scheidemann, Noske et consorts. Mais, dans le même temps, le Labour Party tolère dans ses rangs le Parti socialiste britannique et admet que ce parti possède ses propres journaux, dans lesquels les membres de ce même Labour Party peuvent déclarer, ouvertement et en toute liberté, que les chefs du parti sont des social-traîtres. Le camarade Mac Laine nous a cité de telles déclarations du Parti socialiste britannique. Je puis moi-même affirmer avoir lu dans le journal Call, du Parti socialiste britannique, que les chefs du Labour Party étaient des social-patriotes et des social-traîtres. Cela signifie qu’un parti adhérant au Labour Party a la possibilité non seulement de critiquer sévèrement les vieux chefs, mais encore de les nommer ouvertement et nettement en les qualifiant de social-traîtres. C’est une situation très originale que celle d’un parti qui rassemble d’énormes masses d’ouvriers comme s’il s’agissait d’un parti politique, mais qui se voit cependant obligé de laisser toute latitude à ses membres. Le camarade Mac Laine nous a indiqué qu’au Congrès du Labour Party, les Scheidemann de chez eux se sont vus obligés de poser ouvertement la question de l’adhésion à la IIIe Internationale et que toutes les organisations et sections locales ont dû discuter de cette question. Dans ces conditions, ce serait commettre une erreur que de ne pas s’affilier à ce parti.