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mentaire, c’est que les intérêts et les conflits de classe se reflètent au Parlement. S’il était possible d’organiser d’emblée partout, mettons, une grève générale décisive capable d’abattre d’un seul coup le capitalisme, la révolution se serait déjà faite dans les différents pays. Mais il faut compter avec les faits, et le Parlement est toujours l’arène de la lutte des classes. Le camarade Bordiga et ceux qui partagent son point de vue doivent dire la vérité aux masses. L’Allemagne est le meilleur exemple du fait qu’une fraction communiste au Parlement est possible, et c’est pourquoi vous devriez dire ouvertement aux masses : nous sommes trop faibles pour créer un parti solidement constitué. Telle serait la vérité qu’il faudrait dire. Mais si vous reconnaissiez votre faiblesse devant les masses, elles deviendraient non pas vos amies, mais bien vos adversaires, et elles se rallieraient au parlementarisme.

Si vous dites : « Camarades ouvriers, nous sommes si faibles que nous ne pouvons pas créer un parti suffisamment discipliné pour obliger ses députés à se soumettre à sa volonté », les ouvriers vous abandonneront, car ils se diront : « Comment pourrions-nous instaurer la dictature prolétarienne avec des gens aussi faibles ? »

Vous êtes bien naïfs, si vous vous imaginez que le jour de la victoire du prolétariat, les intellectuels, la classe moyenne, la petite bourgeoisie deviendront communistes.

Mais si vous ne vous faites pas cette illusion, vous devez dès maintenant préparer le prolétariat à s’engager dans la voie qui est la nôtre. Vous ne trouverez aucune exception à cette règle dans