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d’elle[1]. Afin qu’il puisse comparer les deux expériences, nous avons dû opposer concrètement les Soviets à l’Assemblée Constituante, et lui montrer ainsi que les Soviets étaient la seule issue.

Le camarade Souchy, syndicaliste révolutionnaire[2], a défendu les mêmes théories, mais la logique n’est pas de son côté. Il a dit qu’il n’était pas marxiste, alors cela va de soi. Mais lorsque vous, camarade Bordiga, affirmez que vous êtes marxiste, il est permis d’exiger de vous plus de logique. Il faut savoir de quelle manière on peut briser le Parlement. Si vous pouvez le faire par la voie de l’insurrection armée dans tous les pays, c’est très bien. Vous savez qu’en Russie nous avons montré notre volonté, non seulement en

  1. Le Gouvernement provisoire bourgeois au pouvoir en Russie après la révolution de Février 1917, avait déclaré le 2 (15) mars son intention de convoquer l’Assemblée Constituante. Ces élections ayant été ajournées à plusieurs reprises, la Constituante ne fut réunie que le 5janvier 1918, après la Révolution socialiste d’Octobre. L’écrasante majorité du peuple exigea de la Constituante qu’elle reconnût le pouvoir des Soviets et entérinât les décrets sur la paix et sur la terre adoptés par le IIe Congrès des Soviets. Mais comme les députés, qui appartenaient pour la plupart à des formations politiques ayant perdu tout crédit auprès du peuple, opposèrent leur refus, la Constituante fut dissoute.
  2. Le syndicalisme révolutionnaire est un courant anarchisant petit-bourgeois apparu au sein du mouvement ouvrier de certains pays d’Europe occidentale à la fin du XIXe siècle. Les syndicalistes niaient la nécessité d’une lutte politique de la classe ouvrière et de la dictature du prolétariat ; ils croyaient que les syndicats, par une grève générale des ouvriers, pourraient abolir le capitalisme sans révolution et prendre en main la gestion de la production.