Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/109

Cette page n’a pas encore été corrigée

façon constituer le pouvoir prolétarien. Le parlement est un produit du développement historique, et nous ne pouvons l’éliminer tant que nous ne sommes pas suffisamment forts pour dissoudre cette institution bourgeoise. Ce n’est qu’en en faisant partie que l’on peut, partant des conditions historiques données, lutter contre la société bourgeoise et le parlementarisme. Le moyen dont la bourgeoisie se sert dans la lutte doit être aussi utilisé par le prolétariat, dans des buts tout autres, évidemment. Vous ne pouvez pas affirmer qu’il n’en est pas ainsi, et, si vous voulez le contester, vous devez effacer l’expérience de tous les événements révolutionnaires du monde.

Vous avez dit que les syndicats aussi étaient opportunistes et qu’ils constituaient un danger ; mais, d’un autre côté, vous avez dit qu’il fallait faire une exception en leur faveur, étant donné qu’ils sont des organisations ouvrières. Mais cela n’est juste que jusqu’à un certain point. Il existe aussi dans les syndicats des éléments très arriérés. Une partie de la petite bourgeoisie prolétarisée, les ouvriers arriérés et les petits paysans, tous ces éléments croient réellement que leurs intérêts sont représentés au Parlement ; il faut lutter contre cela par l’action parlementaire et montrer aux masses la vérité dans les faits. Les théories n’ont pas prise sur les masses arriérées ; elles ont besoin de l’expérience.

Nous l’avons bien vu en Russie. Nous avons été obligés de convoquer l’Assemblée Constituante, après la victoire du prolétariat, pour montrer à l’ouvrier arriéré qu’il ne pouvait rien obtenir