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féodales, dont on peut prélever quelque chose au profit des petits paysans sans porter atteinte à l’économie. On peut maintenir la grosse production tout en donnant aux petits paysans quelque chose de fort substantiel. Malheureusement, on n’y pense pas, mais dans la pratique on est bien obligé de le faire, sinon on commettrait une erreur. Cela se trouve confirmé, par exemple, par le livre de Varga (ancien commissaire du peuple à l’Economie Nationale de la République des Soviets de Hongrie), qui écrit que l’instauration de la dictature du prolétariat n’a presque rien changé à la campagne hongroise, que les journaliers ne s’en aperçurent pas et que la petite paysannerie ne reçut rien. En Hongrie, il y a de vastes latifundia, une économie semi-féodale règne sur de vastes domaines. On trouvera toujours et on devra toujours trouver des parties de vastes propriétés dont on pourrait donner quelque chose aux petits paysans, peut-être pas en toute propriété, mais à bail, de manière que le petit paysan parcellaire gagne quelque chose à la confiscation du domaine. Autrement, le petit paysan ne verra pas de différence entre ce qu’il y avait avant et la dictature des Soviets. Si le pouvoir d’Etat prolétarien n’applique pas cette politique, il ne pourra pas se maintenir.

Bien que Crispien ait dit : « Vous ne pouvez pas contester nos convictions révolutionnaires », je répondrai : « Je les conteste catégoriquement ». Je ne dis pas que vous ne voudriez pas agir d’une façon révolutionnaire, mais je dis que vous ne savez pas raisonner en révolutionnaire. Je parie que l’on pourrait désigner n’importe quelle com-