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Probablement, une telle distinction est-elle possible dans un manuel de sociologie, mais elle n’est pas possible dans la pratique politique, surtout en Allemagne. Contre les hommes qui agissent comme ont agi les officiers allemands lors de l’assassinat de Liebknecht et de Rosa Luxemburg, contre des hommes comme Stinnes et Krupp, qui soudoient la presse, contre ces genslà nous sommes bien obligés d’employer la violence et la terreur. Bien entendu, il n’est nul besoin de proclamer à l’avance que nous aurons certainement recours à la terreur ; mais si les officiers allemands et les partisans de Kapp restent ce qu’ils sont ; si Krupp et Stinnes restent ce qu’ils sont, le recours à la terreur sera inévitable. Non seulement Kautsky, mais également Ledebour et Crispien parlent de la terreur et de la violence dans un esprit tout à fait contrerévolutionnaire. Un parti qui s’accommode de telles conceptions ne peut pas participer à la dictature, c’est l’évidence même.

Ensuite, la question agraire. Là surtout Crispien s’échauffe et croit pouvoir nous confondre en décelant chez nous un esprit petit-bourgeois ; faire quelque chose pour la petite paysannerie aux dépens des gros propriétaires d’après lui relèverait d’un esprit petit-bourgeois. Il faut exproprier les gros propriétaires et remettre la terre aux communes. C’est une conception de pédant. Même dans les pays hautement développés, y compris l’Allemagne, il y a pas mal de latifundia et de domaines cultivés non pas suivant les méthodes de la grande exploitation capitaliste, mais suivant des méthodes semi--