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tablement inférieur à celui de l’Allemagne, et quand nous eûmes institué la dictature, les ouvriers souffrirent davantage de la faim et leur niveau de vie tomba encore plus bas. La victoire des ouvriers est impossible sans sacrifices, sans une aggravation momentanée de leur situation. Nous devons dire aux ouvriers le contraire de ce qu’a dit Crispien. Quand, pour préparer les ouvriers à la dictature, on leur parle d’une aggravation « pas trop » grande de leur situation, on oublie l’essentiel, à savoir que l’aristocratie ouvrière s’est précisément constituée en aidant « sa » bourgeoisie à conquérir et à opprimer le monde entier par des moyens impérialistes, afin de s’assurer ainsi de meilleurs salaires. Si les ouvriers allemands veulent faire aujourd’hui œuvres de révolutionnaires, ils doivent consentir des sacrifices et ne point s’en effrayer.

Du point de vue général, du point de vue de l’histoire universelle, il est exact que, dans les pays arriérés, un simple coolie est incapable de faire la révolution prolétarienne, mais dans un petit nombre de pays plus riches où, grâce au pillage impérialiste, on vit plus à l’aise, il serait contre-révolutionnaire de dire aux ouvriers qu’ils ont à redouter un « trop grand » appauvrissement. C’est le contraire qu’il faut dire. L’aristocratie ouvrière qui a peur des sacrifices, qui redoute un « trop grand » appauvrissement pendant la période de lutte révolutionnaire, ne peut appartenir au parti. Autrement, la dictature est impossible, surtout dans les pays d’Europe occidentale.

Que dit Crispien de la terreur et de la violence ? Il dit que ce sont deux choses différentes.