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cratie ouvrière guidée dans tous les pays civilisés par les anciens chefs. Crispien fait-il partie de la tendance des anciens chefs et de l’aristocratie ouvrière ou de la tendance de la nouvelle masse ouvrière révolutionnaire, qui est contre l’aristocratie ouvrière ? C’est précisément ce que Crispien a laissé dans l’ombre.

Sur quel ton le camarade Crispien a-t-il parlé de la scission ? Il a dit que la scission constitue une navrante nécessité et il s’est lamenté longuement à ce propos. C’est tout à fait dans l’esprit de Kautsky. Se séparer de qui ? De Scheidemann ? Mais, bien sûr ! Crispien a dit : « Nous avons fait la scission. » Premièrement, vous l’avez faite trop tard ! Du moment qu’on en parle, il faut le dire. Deuxièmement, au lieu de pleurer à ce sujet, les indépendants devraient dire : La classe ouvrière internationale est encore sous le joug de l’aristocratie ouvrière et des opportunistes. C’est le cas en France et en Grande-Bretagne. Le camarade Crispien conçoit lâ scission non pas en communiste, mais tout à fait dans l’esprit de Kautsky qui, soi-disant, n’a pas d’influence. Ensuite, Crispien a parlé des hauts salaires. En Allemagne, voyez-vous, les circonstances sont telles que, comparativement aux ouvriers russes et, en général, aux ouvriers de l’Europe orientale, les ouvriers vivent assez bien. D’après lui, on ne pourrait faire la révolution que dans le cas où elle n’aggraverait « pas trop » la situation des ouvriers. Je pose la question : est-il admissible de tenir un tel langage dans un parti communiste ? C’est un langage contre-révolutionnaire. Le niveau de vie en Russie est incontes-