rut et le prince tourna bride, rentra au palais et raconta à son père ce qui lui était arrivé.
Le roi pâlit et dévoila à son fils l’effroyable mystère.
— Ne pleure pas, mon père, répondit le prince, le mal n’est pas si grand ! Je trouverai le moyen d’obliger Kostieï à renoncer aux droits qu’il t’a extorqués sur moi. Si je ne suis pas revenu dans l’espace d’une année, ce sera signe que nous ne nous reverrons plus.
Le prince fit ses préparatifs de départ, son père lui donna une armure d’acier, un sabre et un cheval ; la reine lui suspendit au cou une croix d’or pur : au moment suprême, ils s’embrassèrent tendrement, pleurèrent beaucoup, et le prince se mit en route.
Il marcha trois jours. Vers la fin du quatrième, à la chute du soleil, il arriva au bord de la mer. Il aperçut sur le sable douze vêtements de jeunes filles, blancs comme la neige ; cependant, aussi loin que pouvait porter sa vue, il n’y avait personne dans l’eau. Curieux de pénétrer ce mystère, il s’empara d’un des vêtements, lâcha son cheval en liberté dans la prairie voisine, et se cacha