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CONTES SLAVES

rections, cherchèrent pendant plus d’une heure, et revinrent sans avoir rien découvert.

Le roi se mit alors à parcourir lui-même la campagne ; il espérait bien finir par rencontrer une source ; en effet, dans une plaine où jusqu’alors il n’y avait jamais eu d’eau, il aperçut un puits. La margelle en bois paraissait toute neuve ; le puits était plein jusqu’au bord d’une eau vive ; à la surface flottait une tasse d’argent munie d’une poignée d’or. Le roi sauta à bas de son cheval, s’appuya de la main gauche sur la margelle, et de la droite saisit la tasse ; mais on eût dit qu’elle était vivante et qu’elle avait des yeux ; elle sauta vivement de côté et se mit à flotter sur l’eau ; le roi, bien qu’un peu effrayé, se mit à la poursuivre tantôt d’une main, tantôt de l’autre ; mais, malgré tous ses efforts, il ne parvint pas à la saisir ; il s’y prit alors avec les deux mains ; mais la tasse fit le plongeon comme un poisson et reparut sur l’eau un peu plus loin.

« Diable, pensa le roi, il n’y a rien à faire avec cette tasse. Eh bien ! je m’en passerai. » Et il se pencha sur l’eau. Elle était pure comme le cristal, fraîche comme la glace.