des baguettes ; il vomissait de l’eau sur la terre comme un torrent. C’était l’abomination de la désolation. Le berger était à moitié mort. Peu à peu, cependant, la colère du monstre se calma. Il cessa d’agiter sa queue, de verser de l’eau sur la terre, de faire jaillir de ses yeux des flammes. Le berger revint à lui ; il espérait que le dragon allait descendre. Mais ses aventures n’étaient pas finies. Le dragon voulait encore le punir. Il s’élevait de plus haut en plus haut, toujours plus haut ; les montagnes apparaissaient au berger comme des fourmilières… et le dragon montait toujours… Le berger ne voyait plus que le soleil, les étoiles et les nuages, et le dragon restait suspendu dans les airs.
— Mon Dieu ! que devenir ? Je suis suspendu en l’air ; si je saute, je me tue ; je ne puis pas m’envoler dans le ciel.
Ainsi gémissait le pauvre berger, et il se mit à pleurer amèrement.
Le dragon ne lui répondit pas.
— Dragon, seigneur dragon ! ayez pitié de moi, murmurait le berger. Descendons ; jusqu’à mon dernier jour, je promets de ne pas vous fâcher.
Un rocher se fût attendri à ces supplica-