s’ennuyer, se rappela ses moutons, et voulut s’en aller.
— J’ai vu, se disait-il, ce que je voulais voir. Allons-nous-en.
Il était aise de dire : « Allons-nous-en. » Mais comment ? Le rocher s’était refermé sur le berger après qu’il était entré. Il ne savait que faire, que dire pour l’ouvrir ; il lui fallait rester dans la grotte.
— Soit, se dit-il, dormons.
Et il s’enveloppa dans son manteau, se coucha et s’endormit.
Il sommeillait depuis peu de temps, à ce qu’il lui semblait du moins, quand un certain bruit le réveilla. Il regarde autour de lui : il voit sur lui, autour de lui, les parois étincelantes, le trône doré, sur le trône le vieux serpent, autour du trône les serpents qui lèchent le trône.
Tout à coup les serpents demandent :
— Est-il temps ?
Le vieux serpent les laisse parler, puis soulève lentement la tête et dit :
— Il est temps.
À ces mots, il s’allonge de la tête à la queue comme une perche, descend du trône à terre, et se dirige vers la porte de la grotte. Les autres le suivent.