il la prit en croupe et partit avec elle. Le château redevint silencieux et Zora resta seule avec ses oiseaux ; elle leur faisait répéter des chansons d’autrefois. Les mois, les années se passèrent sans qu’on frappât aux portes du palais.
Enfin, longtemps, bien longtemps après, une lettre arriva au château. Elle annonçait la visite d’un nouveau prétendant, M. le chevalier de Six-Planches.
— Eh bien, qu’en pensez-vous ? demanda l’héritière des doges à ses deux oiseaux.
Les pinsons, se rappelant les corrections qu’ils avaient reçues, se mirent à chanter à l’envi leurs refrains les plus flatteurs. C’était plaisir de les entendre. Aussi leur maîtresse les régala de son mieux.
Puis elle appela une servante et lui ordonna de la coiffer le plus vite possible : un hôte illustre allait venir. La servante se mit à la peigner, mais lentement et avec peine.
— Qu’as-tu donc ? Tes mains ne marchent pas. Tu sais bien que je suis pressée.
— Madame, répond la servante, on ne cueille pas de feuilles sur les arbres en hiver.
— Que veux-tu dire ?