d’Arabie qu’il avait tué dans un duel. Certes, toute demoiselle se fût estimée heureuse de devenir la femme d’un tel époux.
Mais Zora jeta à peine sur lui un coup d’œil dédaigneux ; elle ne l’estima même point digne d’être traité avec courtoisie ; elle lui fit dire par une de ses servantes de vouloir bien se retirer, qu’elle n’entendait point épouser un personnage si laid et si insignifiant.
Après avoir repoussé ce noble prétendant, elle courut dans la forêt, se mit à sangloter et appela la Vila, sa marraine.
— Que veux-tu, ma filleule, demanda la Vila qui apparut tout à coup portant un voile brodé d’or et rempli de roses blanches ? Qu’as-tu, mon petit cœur, à gémir ainsi ?
— Ce que j’ai, ce que je veux ? Tu me le demandes ? Comment, ne m’avais-tu pas promis pour époux le plus beau et le plus noble prince de la terre ? Et maintenant que le moment de me marier est venu, tu m’envoies de Stamboul je ne sais quel fils d’empereur, un soldat stupide, un batailleur grossier qui se vante d’avoir tué des cents et des mille, qui n’a à offrir à mes parents que de l’or et des pierreries, les choses les plus communes du monde, et ose m’offrir à moi des perles enle-