chez la fille d’un richard : fais attention de ne pas la guérir, je t’avalerais.
La jeune fille tomba, en effet, malade ; elle fut prise d’une telle folie qu’on ne pouvait pas même l’aborder. Ses domestiques se jetèrent sur le paysan, l’empoignèrent et le firent entrer de force dans la maison.
— Guéris-la, criaient-ils ; sinon on te fera mourir.
Que faire ? Le paysan résolut d’avoir recours à la ruse.
Il ordonna à tous les cochers, les palefreniers, de courir par la rue, devant la maison, en faisant claquer leurs fouets et en criant de toutes leurs forces :
— La méchante femme est arrivée ! la méchante femme est arrivée !
Et il monta dans la maison.
Dès qu’il l’eut aperçu, le diablotin entra en fureur, et s’écria :
— Que veux-tu, drôle ? Attends un peu, je vais m’en prendre à toi.
— Comment ? répliqua le paysan. Je suis venu pour t’avertir que la méchante femme est revenue.
Le diable saute à la fenêtre ; il s’essuie les