Page:Léger - Recueil de contes populaires slaves, 1882.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.
37
LA MAUVAISE FEMME

la retira. Que voit-il ? un diablotin qui s’était attaché à la corde. Il eut peur ; il aurait bien voulu rejeter le diablotin dans le trou.

Mais l’esprit impur cria d’une voix lamentable :

— Brave homme ! ne me rejette pas dans le trou : fais-moi arriver sur terre. Nous avons reçu la visite d’une méchante femme ; elle nous mord, elle nous pince. C’est à dégoûter de la vie. Je te payerai bien.

Le paysan eut pitié de lui et le tira dehors.

— Paysan, lui dit le diablotin, viens avec moi dans la ville de Vologda. Je rendrai les gens malades, et toi, tu les guériras.

Et le diablotin se mit à tourmenter les femmes et les filles des marchands ; elles devinrent folles et malades. Le paysan se donnait pour médecin. Partout où on l’appelait, à peine avait-il mis les pieds sur le seuil, l’esprit impur déguerpissait : les malades étaient guéris ; le chagrin se changeait en une joie universelle. Le paysan était au comble du bonheur ; on lui donnait de l’argent, on le nourrissait de petits pâtés.

Un jour le diablotin dit :

— J’en ai assez de toi, paysan ; je vais aller