der cette merveille. Il fit appeler un menuisier habile qui lui fabriqua une table toute pareille, et il renvoya à Jeannot cette contrefaçon. Jeannot, se voyant ainsi trompé, entra dans une violente colère. Il brisa la fausse table.
— Dites à votre roi, dit-il au chambellan, que demain je démolirai son palais comme je brise cette table.
On rit beaucoup chez le roi ; mais on rit beaucoup moins quand Jeannot fit sortir de sa musette un million de cavaliers et un million de fantassins. La garnison du palais n’essaya même pas de se défendre. Le roi arbora le drapeau blanc et alla trouver Jeannot.
— J’ai eu tort, lui dit-il, et je veux réparer ma faute. Voici ta table, et par-dessus le marché, je te donne ma fille en mariage.
Le mariage eut lieu avec une grande pompe, et je laisse à penser si la table fournit à tous les conviés la cuisine impériale. Après le festin, Jeannot fit sortir de son sac un château merveilleux où il emmena sa jeune épouse. Le roi fut si étonné qu’il lui confia le sceptre et la couronne.
Voilà donc Jeannot roi à son tour, et quel roi ! Il pouvait entrer en guerre avec le