malgré les supplications de leur mère. Pourtant ils finirent par lui offrir l’hospitalité dans l’écurie. Jean ne dit rien ; mais, quand tout fut endormi, il fit sortir du sac un château, de la musette une compagnie pour le garder. Il dormit fort bien dans le château, et la table lui fournit un souper magnifique. Au matin, il fit tout disparaître, château et soldats et se retrouva sur la paille.
Il passait les journées à ne rien faire ; ses frères étaient fort intrigués ; ils le pressèrent tant de questions, qu’il finit par leur raconter le secret de la table magique. Il les invita à partager un repas qui laissait bien en arrière les meilleurs festins de la capitale. L’histoire de ce repas fit grand bruit ; le roi lui-même entendit parler de la table magique. Curieux de goûter à la cuisine impériale, il envoya un de ses chambellans prier Jeannot de vouloir bien la lui prêter pendant trois jours.
— Soit, dit Jeannot ; mais que le roi se souvienne que si dans trois jours il ne me l’a pas renvoyée, je lui déclarerai la guerre.
Le chambellan prit la table et raconta au roi en riant la menace de Jeannot. Le roi fut enchanté de la table et de la cuisine impériale, si enchanté, qu’il se résolut à gar-