Jean posa la table sur le sol, la frappa trois fois du poing en criant : Cuisine impériale ! Un splendide repas fut aussitôt servi.
— C’est une belle invention, dit le vieillard ; fais-moi cadeau de cette table. J’ai encore quelque chose de mieux à t’offrir. Vois cette musette : toutes les fois que tu le commanderas, il en sortira une armée aussi nombreuse que tu voudras.
Jeannot, depuis que ses frères l’avaient si fort battu, était devenu ambitieux. Il prit la musette et donna la table. Le vieillard une fois parti, il se retrouva seul, en plein champ, et par-dessus le marché avec beaucoup d’appétit. Il commença à regretter sa table ; il pensa tout à coup à sa musette. Une mauvaise idée lui vint. Il ouvrit la musette :
— Deux cents hussards en avant ! cria-t-il.
Aussitôt, chevaux de hennir, sabre de résonner au flanc des cavaliers. Leur chef s’approcha de Jeannot et lui demanda poliment ce qu’il désirait.
— À environ une demi-heure d’ici, vous trouverez un vieillard avec une petite table : saisissez-le et m’apportez la table.
Les hussards partirent au grand galop ;