voles nos trésors ! s’écrie l’un d’entre eux. Eh bien, nous te mangerons ce soir à souper.
Le second géant murmura quelque chose à l’oreille de son camarade.
— Soit, dit celui-ci, je t’accorde la vie ; mais désormais c’est toi qui, en notre absence, garderas nos trésors. Seulement, garde-les bien… À propos, quand tu auras faim, frappe trois fois du poing sur cette table en disant : « Cuisine impériale ! » et tu recevras de quoi bien dîner.
Jeannot promit tout ce qu’on voulut. À partir de ce moment, il mena une vie fort agréable. Il n’avait rien à faire : personne ne venait au château, la table lui obéissait toujours. À la fin, l’ennui le prit.
— Que messieurs les géants gardent eux-mêmes leurs trésors, dit-il un beau matin ; et toi, ma bonne table, viens-t’en avec moi à la maison.
Il prit la table sur son dos, quitta le château et entra dans la forêt. Il la traversa et se trouva dans les champs. Là il rencontra un bon vieillard qui lui demanda à manger.
— Vous ne pouvez mieux tomber, répondit Jeannot. Venez vous asseoir avec moi sous cet arbre.