Page:Léger - Recueil de contes populaires slaves, 1882.djvu/275

Cette page a été validée par deux contributeurs.
257
LONG, LARGE ET CLAIRVOYANT

Aussitôt la belle dame se mit à parler, et remercia le prince de l’avoir délivrée, non sans rougir comme une rose.

Dans le château et autour du château, tout redevint vivant : celui qui brandissait la masse d’armes la jeta en l’air ; celui qui s’était heurté contre le seuil tomba par terre, mais il se releva aussitôt ; celui qui était auprès de la cheminée porta le morceau à sa bouche et continua de manger. Chacun acheva ce qu’il avait commencé.

Les chevaux hennissent dans les écuries, les arbres verdissent autour du château, les prairies fleurissent, l’alouette vole dans l’air, les poissons frétillent dans l’eau. Tout est vie ! tout est joie !

Beaucoup de seigneurs entrèrent dans la chambre où était le prince, et tous le remercièrent de leur délivrance.

Il leur dit :

— Vous n’avez point à me remercier ; si je n’avais pas eu mes fidèles serviteurs, Long, Large et Clairvoyant, je serais devenu ce que vous avez été.

Aussitôt après, il se mit en route pour aller retrouver son père, le vieux roi, avec sa fiancée et ses serviteurs.