Page:Léger - Recueil de contes populaires slaves, 1882.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.
6
CONTES SLAVES

Omer, à plus forte raison à lui prêter trente bourses.

— Ce me sera une grande joie, lui dit-il, de te voir marié à la belle Meïra.

Puis il lui demanda dans combien de temps il le payerait.

— Dans sept ans, répondit Omer.

— Et si dans sept ans tu ne m’as pas payé, que ferons-nous alors ?

Après cette réflexion, je ne sais qui leur mit en tête la convention suivante qu’ils firent enregistrer devant le cadi :

« Si Omer, dans sept ans, n’a pas rendu à Isakar les trente bourses, qu’Isakar lui coupe devant le tribunal une drachme de sa langue, et que la chose soit ainsi réglée. »

Qui fut plus heureux que le jeune Omer ? De la journée il ne fit rien que songer à sa noce : quel grand repas il donnerait ! de quelles belles étoffes il vêtirait sa Meïra ! En un mot, il pensait beaucoup moins à la façon dont il rendrait l’argent d’autrui qu’à celle dont il le dépenserait.

Au bout d’un mois, Meïra fut amenée dans la demeure du riche Omer. On banqueta pendant huit jours entiers. Tout le monde se