ce temps-là, il gagna encore sur elle un bon bout de chemin.
La vierge se mit en colère, jeta mouchoir et foulard, et se remit à courir. Quand il vit de nouveau qu’elle allait l’attraper, il jeta le miroir. Elle n’en avait jamais vu ; elle le ramassa, et, quand elle se vit dedans, elle crut que c’était une autre femme ; pendant qu’elle se regardait, l’homme s’enfuyait toujours, si bien qu’elle ne put le rattraper. Alors elle revint sur ses pas, et l’homme rentra chez lui sain et sauf et joyeux. Arrivé chez lui, il montra à sa femme le cheveu rouge et lui raconta tout ce qui lui était arrivé. Elle se mit à le gronder et à se moquer de lui ; mais il ne l’écouta pas et s’en alla à la ville pour vendre son cheveu. Toute espèce de gens et de marchands se rassemblèrent autour de lui : l’un offrait un ducat, l’autre deux, toujours en augmentant, si bien qu’on arriva bientôt à des centaines de ducats. L’empereur entendit lui-même parler de ce cheveu, appela l’homme, et lui offrit mille ducats de son cheveu ; il le lui vendit. Qu’était-ce donc que ce cheveu ? L’empereur le coupa dans sa longueur, du haut en bas, et y lut beaucoup de choses importantes qui