Omer, ayant entendu cela, réfléchit un peu :
— Ah ! si je savais seulement combien il me faudrait de fortune pour t’acheter !
— Ouvre un magasin, dit Meïra ; fais-toi commerçant ; il suffit que tu puisses nourrir et habiller mes parents et tes orphelins.
— Adieu, Meïra, dit Omer ; je comprends tout, et, s’il peut résulter quelque chose de tout cela, demain nous nous reverrons.
Plein de joie et tout ensemble de tristesse, Omer quitta Meïra.
— Ah ! se disait-il, si je pouvais emprunter quelque part de l’argent, qui serait plus heureux que moi ? Si je ne le puis, qui sera plus malheureux que moi ?
Cette idée le poursuivit toute la nuit dans ses rêves. Quand il s’éveilla, il ne savait plus ce qu’il faisait, tant il était joyeux. Il lui était revenu à la mémoire qu’il avait pour grand ami un juif très riche.
— Si celui-là ne me prête pas de l’argent, personne ne m’en prêtera.
Ainsi songeant, il s’en alla chez Isakar (c’était le nom du juif) ; il le trouva à la maison et lui exposa sa requête. Le juif se montra prêt à verser son sang pour son ami